On peut l’acheter : la terre s’achète. Si on y réfléchit
ça a l’air con, mais c’est comme ça ici depuis un moment. Le prix de
terre classé cultivable est en moyenne de 5000 € l’hectare et varie beaucoup selon les régions. Il peut baisser à moins de 2000 €
dans les régions complètement désertées comme le centre de la France et
monter à plus de 10.000 en région Parisienne ou en Provence. Dans
d’autres pays d’Europe et du monde les prix sont ÉNORMÉMENT plus bas, si
l’exil vous botte.
COMMENT FABRIQUER SA MAISON POUR VRAIMENT PAS CHER :
La faire
soi-même et se servir des matériaux qu’on a à
portée de main ou de récup, et maintenant qu’on a une terre, et bien c’est la terre
elle-même pardi ! Comme les ancêtres, la maison en terre ! Pour ça,
plusieurs techniques.
Ce
n’est pas très compliqué. On
peut se faire aider en postant une annonce sur les sites de chantiers participatifs.
Pour chacune des techniques dont je vais parler il existe aussi des livres et vidéos très bien faites destinées aux
auto-constructeurs, et des forums comme ceux là par exemple :
Il va d’abord falloir tester la
quantité d’argile que contient le sol. Vous prenez un bocal en verre assez fin, et vous le remplissez de terre
au quart. Vous complétez jusqu’en haut avec de l’eau, vous fermez,
secouez bien fort, puis vous laissez reposer quelques heures. Quand il
n’y a plus de terre en suspension dans l’eau, vous regardez de près, et
vous verrez des phases (couches) de couleur différente. La plus basse
c’est du sable, la deuxième, Le limon (ou silt), et celle du dessus
c’est l’argile, celle qui nous intéresse.
Sur cette page, plusieurs tests de la terre.
Si vous avez plus de 40 ou 50% d’argile, alors vous
pouvez monter directement des murs avec ça, ça tiendra des siècles :
Comme ces vieilles maisons du moyen-âge encore debout aujourd’hui.
L’essentiel étant que l’eau de pluie ne ruisselle pas dessus, donc un
toit qui déborde bien et un bon drainage autour de la maison. (Au Yémen
ils font des tours jusqu’à 60m de haut avec cette technique. Pour dire
que ça tient, et en plus c’est très joli)
Tour du Yémen :
Voilà un site qui explique en long et en large comment faire une
maison en terre, et en BTC (brique de terre crue, qu’on fabrique grâce à
une presse à main.)
Il y a aussi le bois cordé, si vous n’êtes pas loin
d’une forêt ça peut être vraiment pas cher et rapide à monter. Il y aura
juste besoin d’acheter quelques sacs de chaux pour mélanger à l’argile.
Bonne isolation (c’est une technique qui nous vient de Scandinavie ou
du canada), et joli aspect :
Si le test du bocal révèle que vous avez beaucoup de sable il vous reste le super-adobe ou éco-dôme , le principe très simple. C’est comme les murs en sac de sable de
l’armée, (sacs en toile de jute ou en polypropylène tissé du genre sac à
gravats) mais pour faire une maison. Ils sont maintenus solidaires
entre eux par des barbelés, puis le tout est recouvert d’enduit. On
trouve quelques info sur cette technique, mais pas assez. Si ça vous
intéresse, le plus simple est d’acheter le livre de Nhader Kahlili,
l’architecte qui à inventé ça. (Malheureusement la plupart des sites et
des livres sont en anglais seulement) Les formes arrondies sont les plus
pratiques, mais si vous préférez vous pouvez faire des carrés l’intérêt du dôme est qu’il n’y a pas de structure en bois et que le
toit est déjà fait.
Le rouleau de 500 m de sac coûte de 500 à 1000€, et avec ça on fait bien 50m2 (ça
n’était tellement pas cher et tellement costaud que l’ONU a refusé de
l’utiliser pour les camps de réfugies de peur qu’ils ne s’installent
définitivement) Attention il faut prendre des sacs solides.
Un peu plus cher mais mieux isolée, (bien mieux que n’importe quelle
maison conventionnelle) la maison en botte de paille. (C’est plus cher à
cause de la structure en bois mais si vous avez l’argent pour l’acheter
ou la possibilité de le trouver gratuitement c’est vraiment parfait, ou
alors vous construisez en rond, et là pas besoin de structure) ça se
monte tout seul, en quelque jours, mais il faut faire le toit avant les
murs (ou bien bâcher contre la pluie pendant la construction)
Dans la catégorie vraiment pas cher du tout et tout simple : le mur
en palette et en bois de récup. Vous remplissez de paille, vous enduisez
d’un mélange argile/sciure/chaux sur les deux côtés et vous avez des
murs isolés, jolis et montés en un clin d’œil.
Pour finir avec les maisons, dans la catégorie des fous, ou des
génies, on sait pas, un petit documentaire amusant et instructif : La
construction en recyclage de poubelle de l’architecte Mike Reynolds le "garbage warrior". Si l’auto construction pas cher vous intéresse je vous conseille de regarder ça :
Le documentaire est en anglais mais je l’avais déjà trouvé sous-titré. A vous de le chercher. Une dernière petite technique de récup, pour faire les fondations :
les vieux pneus de voiture, remplis de terre et de chaux à la masse,
bien tassé, c’est très solide et ça ne bouge pas. Si le néo-classique
vous tente on peut aussi imaginer faire des colonnades avec. Une fois
enduit ça peut le faire.
LE TOIT :
Là-dessus, je n’ai encore rien trouvé de très bon marché, à part pour
l’éco-dôme mais justement parce qu’il n’y a pas de toit. Le dôme est
tout simplement enduit à la chaux et lissé.
A moins que vous ayez un four capable de chauffer à plus de 1000C°,
vous ne pourrez pas faire de tuiles en terre cuite. Mais il reste le tavaillon,
la tuile en bois. C’est étanche, ça dure longtemps, facile à faire et à
monter, pas cher et vous pouvez facilement changer quelques tuiles en
cas de problème. Puis ça donne tout de suite un aspect sympathique.
Le problème sera pour la récupération d’eau de pluie si vous avez
traité le bois (mais ce n’est pas obligé non plus puisque l’eau n’est
pas stagnante). A moins que vous ne traitiez avec un produit naturel ou
que vous preniez un bois imputrescible comme le cèdre ou le pin rouge.
(Mais c’est tout de suite beaucoup plus cher.) On peut aussi en
recouvrir les murs si on trouve ça joli.
La toiture végétale est aussi une solution, mais ça prend du temps et
ça demande des matériaux qu’on est obligé d’acheter. Voilà un site qui
répertorie les différentes toitures. C’est aussi comme ça qu’on fait une
maison de Hobbit.
La tôle, tout le monde comprend le concept… Ce n’est pas joli, mais
pour la récupération d’eau c’est parfait et pas cher, puis c’est très
rapide à poser.
Le toit terrasse : c’est de loin le plus compliqué à construire sous
nos climats humides. Pas forcément le plus cher, juste le plus
compliqué, mais ça peut être très chouette pour prendre l’apéro.
Voilà deux forums :
Dans le deuxième ils parlent du prix.
Bon, maintenant que vous avez bien travaillé, vous avez votre maison,
et vous prendrez bien un petit verre (d’eau bien sur, on n’est pas des
sauvages… Quoi qu’il y ait une théorie comme quoi l’homme est devenu
sédentaire quand il a découvert que les fruits fermentés c’était
vachement bien : l’alcool).
L’EAU :
Bon pour l’eau, il n’y a pas 36 façons d’en avoir. Sois vous avez un
puits ou une rivière, sois vous êtes raccordé, sois vous récupérez la
pluie. Il faut savoir que, comme pour la terre, on pense qu’il nous en
faut énormément alors que c’est faux. Là il va falloir faire quelques
calculs. (Au fait, l’eau de pluie est potable si elle est bien
conservée, même si elle n’est pas minérale du tout. Les minéraux vous
les trouverez dans vos légumes de potager, qui eux en sont pleins)
Pour une personne en litres et par jour : (voyons très large)
-La boisson 3 litres
-Se laver 50 litres
-le ménage 10 litres
On obtient 63 litres. Ce qui fait en mètre cubes : 0,063m3 pour la journée
On rajoute 100 litres pour le potager, en voyant large : 0,163m3
Multiplié par 365 jours : 60m3 Pour l’année.
Disons que vous stockez pour deux semaines, vous devez donc pouvoir stocker 1582 litres. 1,582m3
En prévoyant les saisons ou les pluies sont plus faibles, 2000 litres, donc 2m3
La cuve : Le meilleur matériau de stockage de l’eau
est la pierre calcaire ou le béton. Le béton (basique) permet de
neutraliser l’acidité de l’eau de pluie et donc de la rendre potable. Si
vous avez une cuve en acier ou en plastique (beurk) placez à
l’intérieur un parpaing, ça fera le même office… C’est mieux d’enterrer
la cuve pour certaines raisons que j’ai oublié.
Phyto-épuration : L’eau est une chose
précieuse quand on ne la trouve pas au robinet. (Si vous avez déjà dù
vous trimballer des sceaux sur des centaines de mètres tout les jours,
vous savez de quoi je parle.) C’est pourquoi, même quand elle à été
utilisée pour la vaisselle et le lavage, il ne faut pas la jeter
bêtement par les fenêtres. Pour pouvoir retraiter l’eau de vaisselle ou
de la douche (les eaux grises) en eau pour le potager, il existe une
technique : la phyto-épuration, dont je mets une explication juste ici :
LA SALLE DE BAIN :
Une salle de bain, c’est déjà de l’eau chaude! Comment chauffer
l’eau si on n’a ni électricité, ni gaz de ville? Il y a deux techniques
assez faciles à mettre en place :
Le Chauffe eau solaire : (version luxe) Pour
construire un chauffe eau solaire, il vous faut un peu de matériel. Une
caisse en bois ou en métal assez plate que vous isolerez sur le fond et
les bords, une vitre ou un plexiglas, Des tuyaux, en cuivre de
préférence, de la peinture noire mat et un ballon bien isolé pour
stocker l’eau chauffée.
La boîte en bois isolée est peinte en noir à l’intérieur, la vitre
est posée sur le dessus et les tuyaux, peints en noir aussi, serpentent
dedans. L’eau à l’intérieur des tuyaux est en circuit fermé, et serpente
aussi dans la cuve, ce qui réchauffe l’eau. Au lieu de l’eau dans les
tuyaux vous pouvez mettre du glycol, (liquide de refroidissement de
voiture, qu’on retrouve aussi dans les mousses à raser et les
chewing-gums "goût frais") ça chauffe plus vite que l’eau, ça ne bout
pas et ça vous évitera de devoir faire la vidange en hiver puisque ça
ne gèle pas non plus. Un dessin vaut milles mots :
Sur ces sites ça parait très compliqué, mais en fait c’est très
simple et vous n’êtes pas obligé de tout faire. Attention en été la
température de l’eau du ballon peut monter jusqu’à l’ébullition. Si vous
avez un ballon électrique, il y a dessus une soupape de sécurité que
vous pouvez utiliser et qui vidange le ballon si l’eau y est trop
chaude.
Chauffe eau solaire, version récup : des bouteilles en
plastique, des canettes en métal (bière par exemple)
n’importe quel tuyau, et une bassine :
La méthanisation, c’est de faire fermenter dans
l’eau et dans une cuve étanche des matières organiques. La fermentation
produit un gaz, le méthane. C’est un gaz très inflammable et inodore,
donc parfait pour la cuisine ou le chauffage. La cuve est raccordée par
un tuyau à un ballon (des chambres de camion ou de tracteur, c’est
parfait) et une fois que le ballon est plein, vous n’avez plus qu’à
l’utiliser. Apparemment ça produit beaucoup de gaz pour pas beaucoup de
travail. (Mais je n’ai pas encore essayé, ça ne saurait tarder.) La
matière organique fermentée peut être utilisée ensuite pour faire du
compost. Rien ne se perd. (À voir dans la méthode Jean Pain une
technique pour chauffer la maison grâce au compost)
Pour fabriquer sois même son évier, bac de douche, baignoire, carrelage enduit de salle de bain ou de cuisine : le
tadelakt. Juste de la chaux et du savon, et une petite technique Marocaine. Y’a pleins de vidéo et de bouquins si ça vous intéresse.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tadelakt
LES TOILETTES :
A ça, on ne peut pas y couper. Mais il faut quand même y penser, et
il y a plus utile que de faire un trou au fond du jardin. (Mais c’est
aussi une solution)
Les toilettes sèches, Un bac, de la sciure. C’est
tout bête et ça ne sent rien. N’utilisez pas de papier blanchit ou teint
si vous voulez le jeter dedans aussi.) Là-dessus il y a de bons livres
(celui de Patrick baronnet par exemple) pour comprendre pourquoi c’est
si important, peut être l’une des choses les plus importantes de notre
époque.
Bon, puisque c’est des matières organiques, et si ça ne vous dégoûte
pas trop, on peut aussi faire du méthane avec la méthode Jean Pain.
Puis on peut le composter et le renvoyer dans le potager, mais
attention, il doit composter un an avant de pouvoir l’utiliser pour être
sur qu’il n’y ait plus aucunes bactéries pathogène. Je vous conseille
le compostage en tas allongé, mélangé à de la paille plutôt que dans un
bac. C’est juste beaucoup plus pratique pour le retourner tout les six
mois. Pas d’inquiétude, si votre compost est bien fait il ne sent pas
mauvais.
A connaitre aussi, la paille activée : On fait un
tas de paille, on la mouille avec de l’eau et on danse dessus pendant
dix minutes à plusieurs en chantant des chansons. (Les chansons ne sont
pas obligatoires mais recommandées) pour séparer les fibres et les
imprégner d’eau. La paille composte deux fois plus vite.
NOURRITURE :
Pour le potager, le sujet est vraiment trop vaste et il aurait besoin
d’un article complet. Je ne peux que vous encourager à lire "la
révolution d’un seul brin de paille " de Masanobu Fukuoka.
Voilà pour les fainéants :
Pour une cuisson sans bois, ni gaz ni électricité : les fours solaires. La parabole ou la boîte. Ça marche vraiment super bien, ça m’a impressionné, et ça vous évitera la corvée de bois.
Sur ce site, 21 prototypes.
ENERGIE :
SITES DE DONS : Si il vous manque des
matériaux, vous pourrez peut être les trouver sur les sites de dons
comme Freecycle ou Donnons.org (Il y en a d’autres encore) Il faut juste
s’inscrire.
PLUS D’INFOS ?
Ce site là, donné par domi26 est une mine d’or ! Il y a TOUT ou presque!
Allez donc faire le tour des sites et des forums survivalistes. Ils
sont peut être un peu près de leur flingue mais ils ont de bonnes idées.
La carte de leur réseau, fournie par Ikyro :
Et quelques sites :
Et d’autres comme celui là :
Une conférence Inculture sur la fin du pétrole, ça devrait passer à
la télé, si seulement la télé voulait bien faire son travail.
Voilà, il y a plein de trucs que j’ai oublié sans doute, mais il y a
là l’essentiel. Ça m’a fait réviser et j’espère que ça sera utile à
quelqu’un. L’autonomie est possible ! C’est pas la vie de château, mais
mieux, et pour tout le monde. Du fauché intégral à celui qui a des
économies. On n’est pas obligé d’être riche pour se lancer, ni d’être un
bon bricoleur, il suffit d’en avoir envie et d’y aller. Le premier pas
est le seul qui soit difficile. C’est ça que je voulais montrer.