dimanche 13 mars 2011

Vivre avec la nature et de la nature

On peut vivre (ou le tenter) avec les plantes naturelles présentes autour de nous, sachant que la nature les produit selon les saisons au moment-même où elles nous sont le plus utiles. D'où l'aberration qui consiste à acheter à prix d'or légumes et fruits exotiques qui ne correspondent pas à nos besoins au moment où nous les consommons (voire même jamais selon le climat où nous vivons) et coûtent autant de kérosène qu'à être produits. Lorsque vous achetez des pois chiches du Mexique, vous achetez en réalité à 90% 1/4 litre de kérosène, et 10% seulement de pois. Et malgré les apparences ils ne seront pas identiques à ceux qui poussent naturellement chez "vous", mieux adaptés et aux sols et aux organismes des aborigènes ou des résidents de ces mêmes lieux. Deus sive natura? L'harmonie préétablie? La sélection naturelle du vivant ? L'écosystème? La commensalité osmotique? Peut-être. N'arrachez pas, coupez délicatement et laissez toujours une pousse à la plante pour qu'elle se régénère.

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Quelques exemples 

Les orties (excellentes en soupe) qui abondent partout (les cueillir en prenant soin, pour ne pas être piqué, de les tenir dans le bon sens, du bas vers le haut.) Les dimensions ici sont données à titre indicatif et peuvent considérablement varier d'une région à une autre voire d'un endroit à un autre selon le climat et l'exposition, ainsi que la couleur et même la saveur. Elles peuvent être séchées  dans un panier en osier pour les rares mois où elles ne produisent pas (janvier février) sans rien perdre de leur goût.
Taille des feuilles (2 à 4 cm) tiges (10 à 20 cm)

les chardons, idem, feuilles et fleurs non encore ouvertes (on vient d'en faire bouillir dans des nouilles c'est excellent et naturellement salé.) Bon pour le foie, la vésicule biliaire, les diabétiques, efficace contre les empoisonnements.



Taille des fleurs (2 à  cm), des tiges (30 à 40 cm, des feuilles, épineuses et dentelées, 10 à 15 cm de long sur 8 à 10 cm de large, une seule bractée suffit à un repas -ou à assaisonner-, c'est l'herbacée européenne la plus haute.) Découper les feuilles aux ciseaux pour lui ôter sa partie piquante, rapide si les feuilles sont grandes (facultatif si on les fait bouillir) 


les asperges sauvages

Taille des tiges, rampantes, 1 m ou davantage, des pointes comestibles, 4 cm environ

les pissenlits, (cuits ou en salade, fleurs et feuilles, attention c'est un peu diurétique comme l'indique son nom), 
Taille des feuilles, en rosace, 10 cm environ, fleurs, 2 cm; tiges, 5 à 10 cm.

les "nombrils de Vénus", tendres et craquants,
Taille des feuilles, 4 cm environ, aucun épluchage, des tiges, 2 à 4 cm

le fenouil sauvage, (bulbe et tige -épluchée-)
taille des tiges, 10 à 130 cm (fines), des fleurs (ombellifères) 4 cm, du bulbe, 3 cm environ

 le plantain (bouilli ou en salade),
taille des feuilles, 4 à 10 cm de long, pas de tige

les fleurs de violettes ou de coquelicot (si vous en trouvez encore!)

les feuilles de vigne (à condition que la vigne ne soit pas traitée), anti cholestérol,

la luzerne (feuille et fleurs),
taille des tiges, 10 à 30 cm, des feuilles, 1 à 2 cm, étroites, des fleurs, 1 cm

 la folle avoine (la graine décortiquée),
taille des tiges, 40 cm, des graines, 2 mm, de l'épi, 1 cm

la mauve, (fleurs et feuilles), 
taille des fleurs, 3 cm, des feuilles, 3 cm, des tiges, 10 cm ou moins

les poireaux sauvages (un peu fastidieux à laver),
Taille : 10 à 20 cm, partie tendre, 4 cm, mais tout est comestible

le pourpier...
Taille des feuilles, 1 à 2 cm, des tiges rampantes, jusqu'à 1 m (tout est comestible mais les feuilles sont le meilleur) aucun épluchage nécessaire.


les mûres, de roncier, (que nous arrachons)..



ou de mûrier,



Taille des fruits, jusqu'à 3 cm, des tiges du roncier, infinie! de l'arbre, jusqu'à 10 m

les arbouses, (ne pas abuser et les manger mûres, tombées au sol.) On peut aussi se faire un peeling avec les fruits écrasés (ils comportent de petits grains ronds durs sans être trop abrasifs et la couleur rosée de leur chair teinte la peau de manière très naturelle.)


raille des fruits, ronds, 1 cm de diamètre, de l'arbre, jusqu'à 10 m

les fruits du sureau (cuits),
taille des fruits en grappe, 1/2 cm, de l'arbre, jusqu'à 10 m, soyez prudents, les branches sont cassantes comme du verre, ne jamais grimper pour les cueillir à moins d'être un pro, ou avec une échelle ! ATTENTION : LE SUREAU-ARBRE DONNE DES FRUITS COMESTIBLES ET TRES BONS EN CONFITURES, MAIS CEUX DU SUREAU-BUISSON (QUI RESSEMBLENT BEAUCOUP AUX PREMIERS) SONT TOXIQUES ! LEUR GOUT, SI VOUS EN AVEZ LE COURAGE, EST REVELATEUR. N'AVALEZ PAS  SI C'EST AMER ET CRACHEZ BIEN APRES !)
 
les châtaignes,








le cactus-opuntia qui abonde dans le Midi et que l'on détruit (au Mexique, les raquettes raclées -gants indispensables- se mangent cuites comme des steaks  après qu'elles aient exsudé le suc gras extrêmement visqueux qui en suinte, qui peut servir de crème de beauté, démêlant ou après-shampoing.) Les fruits ne mangent tels que (laxatifs). 
taille des raquettes ovoïdes, jusqu'à 15 cm, épaisseur, 2 à 3 cm, des fruits, 5 cm

... toutes ces plantes que l'on néglige ou arrache et qui sont d'une richesse nutritive exceptionnelle connue de tout temps et à présent  oubliées, méprisées en faveur de "gros" légumes sans goût (en fait, des monstres) que l'on trouve en supermarché ou chez le marchand des quatre saisons voire au marché, hyper pollués de pesticides et autres poisons etc.. 


On peut aussi faire germer des graines (les mettre simplement dans une assiette les arroser deux fois/jour, les laisser à l'intérieur, à la demi lumière, ça pousse au bout de 10 jours et le germe contient plus de nutriments que la plante adulte elle-même, de surcroît, ça ne coûte rien, on peut les acheter pour les oiseaux par gros sacs de 10 kg, -millet, blé, avoine, tournesol, avoine- et on a de quoi se nourrir pour des mois.) 
taille des tiges, variable selon l'espèce, 1 à 6 cm, du germe, 3 mm à 2 cm, aucun épluchage ni traitement particulier, se mangent tels que

Long, fastidieux? Moins que faire la file au supermarché dans la lumière des néons, agressés par les pubs criardes. Une promenade, une hygiène de vie aussi, un jeu, l'homme a toujours pratiqué ainsi. Et lorsqu'on le peut, réaliser un repas délicieux et sain qui ne coûte ni pollution ni argent, si par exemple on le cuit avec du feu de bois dans un réchaud en fonte (on n'a pas à s'en occuper, ça s'arrête tout seul) et avec l'eau d'un puits constitue un plaisir oublié. Note : ces plantes qui poussent seules (mais que souvent on a arrachées dans nos jardins) peuvent être replantées. Respecter leur lieu d'origine (ensoleillement, sous des arbres, dans de l'humus ou de la pierraille etc) et prenez une motte assez grosse avec la même terre pour qu'elles démarrent bien. Après ne faites plus rien sauf parfois arroser au début (modérément) en cas de grande sécheresse.


ATTENTION

Certaines plantes toxiques ressemblent (à l'état naturel ou, plus dangereux, par mimétisme) à d'autres comestibles ! En cas de doute, demandez au pharmacien (qui ne saura pas forcément) et à des paysans du coin ou abstenez-vous. D'autre part, notre espèce n'ayant plus consommé depuis longtemps ces plantes-là, elle s'y est parfois déshabituée (surtout ceux qui ont toujours vécu en ville) et des réactions peuvent (rarement) survenir (nausées, vomissements légers) surtout à des espèces comestibles mais non indigènes (exemple le cactus dans le Midi de la France qui fut importé, non toxique pourtant). En général, le goût  alerte; si cela ne vous plaît pas, abstenez-vous. Ceux qui les ont déjà consommées même très rarement (dans leur enfance par exemple) n'ont pas ce genre de réaction. Si vous êtes un citadin pur jus depuis des générations, commencez par de petites quantités de chacune. Et si recettes il y a, suivez les bien (exemple du cactus, qu'il faut "saigner" avant de le cuire.) Il se trouve aussi que certaines espèces, malgré leur aspect menu, sont si riches en sels minéraux, vitamines et nutriments (vitamine A notamment) que ce soit précisément cette pléthore à laquelle on est déshabitué qui génère ces réactions : conditionnés à la carence, à de gros aliments bourratifs sans valeur nutritive dont un seul fruit remplit la marmite, nous avons alors tendance pour compenser le faible volume des aliments sauvages, à en ingérer de plus grande quantité, donc à nous survitaminer. Nous sommes aussi conditionnés au goût insipide des aliments, compensé par des sauces faite d'on ne sait quoi, mais ce conditionnement qui met en jeu le plaisir cesse immédiatement dès que l'on découvre ou re découvre des poireaux qui ont vraiment le goût de poireaux au point qu'ensuite on ne peut plus en manger d'autres (le plaisir, ruse de la nature qui nous permet de perdurer) tandis que la carence à laquelle nos corps se sont adaptés (qui nécessite parfois de prendre en complément sels minéraux et vitamines de synthèse) nous a plus fortement modifiés. Comme des drogués, nous ne supportons plus très bien la "pléthore" de nutriments (en fait, les aliments "normaux"). Enfin, tous les organismes sont différents, cela vaut pour les plantes naturelles comme pour les autres. Citadins, commencez donc "petit". Notez que ceci est tout de même bien moins dangereux que les Couic et Mac de toutes espèces, voire les restaurants tout ce qu'il y a de plus chic, c'est à dire ce que l'agriculture nous donne à présent à manger. Lavez tout de même les plantes ramassées dans des champs même si leur aspect semble nickel (après la pluie).

Ne pas rater ces vidéos d'un homme passionné de nature et de cuisine qui depuis toujours mange les plantes qu'il cueille et les accommode avec inventivité.

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